Également connu sous le nom de : Déficit en AADC ; Déficit en Dopa décarboxylase ; Déficit en DDC
– OMIM#608643 https://omim.org/entry/608643
1. La maladie
Il s’agit d’une maladie génétique neurométabolique rare et grave, associée à des manifestations cliniques liées à une altération de la synthèse de la dopamine, de la noradrénaline, de l’adrénaline et de la sérotonine. Les manifestations cliniques sont typiquement caractérisées par une hypotonie musculaire précoce, des troubles du mouvement (crise oculogyre, dystonie), un retard de développement, un ptosis et des symptômes non moteurs (troubles du sommeil, irritabilité, transpiration excessive et congestion nasale).
2. Les symptômes
Le déficit en AADC se manifeste typiquement dans la petite enfance par une hypotonie musculaire, des crises oculogyres et un retard de développement. L’absence de signes ou de symptômes précoces n’exclut pas le diagnostic.
Les troubles de la thermorégulation, le dysfonctionnement autonome, les troubles du sommeil, la dystonie, la congestion nasale, les problèmes d’alimentation et la déficience intellectuelle sont des caractéristiques supplémentaires de la maladie.
L’âge d’apparition des premiers symptômes va de la période néonatale à 12 mois (moyenne de 2 à 3 mois). La plupart des patients publiés présentent un phénotype sévère avec des troubles profonds du développement moteur, tandis que d’autres présentent un phénotype léger à modéré avec une capacité à marcher de manière indépendante et une indépendance fonctionnelle dans les activités quotidiennes. Il a été suggéré que les symptômes peuvent évoluer avec l’âge.
3. Mesures à prendre en cas de diagnostic précoce :
- La corrélation biochimique est importante grâce à la détermination des amines biogènes dans le liquide céphalorachidien (LCR), à l’essai d’activité enzymatique dans le plasma et à l’analyse mutationnelle. En outre, la mesure de la 3-O-méthyldopa (3-OMD) dans la tache de sang séché lors du dépistage néonatal est proposée pour être mise en œuvre dans certains programmes.
- Le déficit en AADC est une maladie qui dure toute la vie et qui nécessite une prise en charge à vie et un suivi régulier dans un centre de neurologie pédiatrique La prise en charge est assurée par une équipe multidisciplinaire.
- Le traitement du déficit en AADC est difficile car les symptômes sont réfractaires, en particulier dans les cas graves. Un traitement complexe comprenant des agonistes de la dopamine, des inhibiteurs de la monoamine oxydase, du phosphate de pyridoxine, des anticholinergiques et des antiépileptiques est nécessaire.
- Diverses approches thérapeutiques de soutien (physiothérapie, orthophonie) sont recommandées.
- Dans les essais cliniques, la thérapie génique a démontré une amélioration clinique (réduction de la fréquence des crises oculogyres, reprise de poids et amélioration de la capacité à s’asseoir, à marcher et à parler sur une période de cinq ans).
- Un conseil génétique doit être proposé aux membres de la famille à risque.
4. Pour plus d’informations
Biblio : Pearson TS, Gupta N, San Sebastian W, et al. Gene therapy for aromatic L-amino acid decarboxylase deficiency by MR-guided direct delivery of AAV2-AADC to midbrain dopaminergic neurons. Nat Commun. 2021;12(1):4251. PMID:34253733.